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Epandages Plus Jamais ça (Témoignage)

Le témoignage de Raymonde et Pierrot Bernard

Le 30 juillet, en cette belle journée d’été, Raymonde et Pierrot Bernard, Septeuillais, m’accueillent chez eux, au lieu-dit La Charbonnière. C’est un bonheur de les rencontrer car ils sont aussi adorables que joyeux et souriants, malgré les trois mois « d’enfer » qu’ils viennent de vivre et qu’ils souhaitent nous raconter…

<<Nous sommes propriétaires d’une parcelle agricole de 6 hectares que nous louons à un agriculteur qui exploite une centaine d’hectares autour de chez nous.

Début mai, on a vu arriver par semi-remorques entiers des tas de boues des stations d’épuration, déposés dans le champ de blé près de chez nous.  Puis en juin, d’autres camions sont arrivés. Il y en a bien eu une trentaine et cela devait bien faire au moins 200 tonnes

Ces boues sentaient particulièrement mauvais. En dessous de la petite croûte sèche, c’était horrible… plutôt pâteux et liquide, comme de la M…. en fermentation, avec plein de mouches. Si quelqu’un avait craqué une allumette, tout aurait pris feu, c’est sûr !

 

Puis, fin juin ça a recommencé mais cette fois, ce fut une dizaine de remorques qui sont venues déposer des tas de fientes de poules. Les tas ont été stockés là, sans bâche, jusqu’à la moisson… 


Là, on a bien cru devenir fous ! On ne supportait plus rien ! On déjeunait avec la tapette à mouches à portée de main. Ces mouches n’étaient pas comme les mouches habituelles. Elles se collaient sur nous et étaient très agressives ! A l’atelier à côté de chez nous, ils ont été très embêtés aussi pour travailler… les mouches se collaient dans le vernis !  On a dû nettoyer toute la maison… à cause des crottes de mouches. On a vécu comme ça pendant trois mois, portes, volets, fenêtres fermées avec toutes ces mouches et ces odeurs épouvantables.

On a téléphoné à l’exploitant agricole qu’on connait bien pour le prévenir. Le 17 juillet, il est venu pulvériser de l’insecticide dans le champ. Mais c’est pas très bon non plus pour la santé ces produits-là. D’ailleurs, mon mari a même eu de la toux. On a bien failli partir ailleurs ! En Normandie ! Huit jours de stockage avec ces odeurs et ces mouches on peut supporter… mais pas trois mois !

 

Le fils du maire m’a dit que c’est de la faute d’une association qui s’occupe de la Tournelle qui a empêché l’épandage. C’est pour ça que ça a duré deux mois ! Mais  c’est pas possible ! Si le stockage a pris plus de deux mois… c’est parce qu’il fallait bien attendre que la moisson soit faite pour épandre !!! 

Juillet 2020 – Les épandages à Septeuil
Juillet 2020 – Les épandages à Septeuil

Le mardi 21 juillet, l’épandage des boues de la station d’épuration d’Elancourt a eu lieu. Une dame de Suez était là, pendant une heure au moins, au bord du champs.  Puis l’épandage des fientes de poules. Au ras de notre haie et sur la centaine d’hectares !  Tout ça s’est mélangé et avec les fortes chaleur… »

Juillet 2020 – Les épandages au lieu-dit La Charbonnière
Juillet 2020 – Les épandages au lieu-dit La Charbonnière

Madame Bernard… Comment l’Association Sauvons la Tournelle peut-elle vous aider ? Quel message souhaiteriez-vous nous transmettre ?

« Tout d’abord, j’aimerais dire à l’exploitant que je l’embrasse bien fort et que je ne veux pas me fâcher avec lui. J’aimerais juste qu’on puisse être prévenus et qu’on nous explique mieux les choses. Je n’interdis pas l’épandage si c’est fait rapidement. Trois mois, c’est trop long ! Je me demande aussi s’il n’y avait pas trop de boues à un moment à la station d’épuration et qu’il fallait l’évacuer ?

Alors, non,

plus jamais ça ! »

 

Propos recueillis par Virginie Meurisse

Pour Sauvons la Tournelle

 

Crédit  photos :  Association Sauver !

Association Sauvons la Tournelle