Un enjeu majeur pour les Yvelines et pour la France
Les forêts privées couvrent plus de 75 % du territoire forestier français, et dans les Yvelines, elles constituent un maillon essentiel de la biodiversité.
Ces espaces naturels abritent une faune et une flore exceptionnelles, protègent les sols, régulent les eaux et participent à la qualité de l’air que nous respirons.
Elles font partie intégrante de notre patrimoine commun. Mais aujourd’hui, la forêt privée est en danger.
Dans plusieurs communes des Yvelines, des coupes abusives, des exportations illégales de bois précieux et des atteintes répétées aux milieux naturels fragilisent durablement ces écosystèmes.
Face à cette situation, notre association a décidé d’agir.
📢 Un plaidoyer adressé aux autorités pour défendre les forêts locales
En octobre 2025, notre association a rédigé un plaidoyer intitulé « La forêt privée en danger », afin d’alerter sur la dégradation progressive des espaces forestiers yvelinois.
Ce document a été transmis à Monsieur Frédéric Rose, Préfet des Yvelines, ainsi qu’à Madame Anne-Florie Coron, Directrice de la Direction Départementale des Territoires (DDT).
Un entretien de près de deux heures s’est tenu à cette occasion, dans un climat constructif et
attentif.
Le Préfet s’est montré accueillant et à l’écoute, tout comme les représentants de la DDT, pleinement conscients des enjeux environnementaux majeurs auxquels le département est aujourd’hui confronté.
Ce document, nourri d’observations de terrain et de témoignages citoyens, alerte sur la fragilisation des forêts privées et sur le
manque de contrôle effectif des exploitations.
Il demande à l’État et aux collectivités d’agir pour garantir une gestion forestière durable, respectueuse de la biodiversité, des sols et des
habitants.
🌲 Un constat alarmant sur le terrain
Dans les Yvelines, plusieurs forêts ont été (et sont encore) le théâtre de coupes illégales ou de trafics de bois organisés.
L’affaire la plus marquante reste celle de Septeuil, où plus de
400 chênes centenaires ont été sciés et exportés vers la Chine.
Ces faits, révélés en 2022 par notre association et relayés par la presse nationale, ont mis en lumière l’ampleur d’un trafic jusque-là ignoré.
Au-delà de la perte écologique, ces actes constituent un préjudice économique et patrimonial considérable : des forêts entières déboisées sans autorisation, des sols érodés, des mares et haies détruites, et des paysages transformés de façon irréversible.
🪓 Une reconnaissance officielle au niveau national
Le 17 juillet 2025, la question du vol d’arbres dans les forêts françaises a été officiellement portée au Sénat par le parlementaire Édouard Courtial (Oise - UC).
Le Ministère de l’Intérieur, dans sa réponse publiée au Journal Officiel du Sénat, a reconnu
l’ampleur du phénomène et cité l’enquête menée à Septeuil (Yvelines) comme un cas
emblématique :
« Le 6 mars 2024, une famille pratiquant la coupe illicite d’arbres a été placée en garde à vue par les gendarmes de Septeuil. Les faits avaient été signalés fin 2022 par des associations de protection de l’environnement. Les chênes volés étaient exportés vers la Chine. Le principal prévenu a été condamné par le tribunal judiciaire de Versailles en juin 2024. »
(Réponse du Ministère de l’Intérieur, JO Sénat du 17 juillet 2025, page 4153)
Cette reconnaissance officielle confirme la gravité du problème et la justesse du combat des associations locales.
Elle démontre aussi que la mobilisation citoyenne peut faire bouger les lignes et alerter jusqu’au plus haut niveau de l’État.
⚖️ Un vide juridique et un manque de contrôle inquiétant
Si le Code forestier encadre théoriquement les coupes et exploitations, dans les faits, les contrôles restent rares et souvent
tardifs.
La plupart des infractions ne sont constatées que plusieurs mois après les faits, quand les arbres ont déjà disparu et les sols ont été bouleversés.
Les procédures sont longues, coûteuses, et les sanctions rarement dissuasives.
Résultat : certains exploitants continuent d’opérer en toute impunité, y compris dans des zones protégées ou soumises à l’avis des Monuments
historiques.
Notre plaidoyer insiste donc sur la nécessité :
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d’un renforcement des moyens de contrôle de la DDT et de la gendarmerie environnementale,
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d’une coordination accrue entre l’OFB, l’ONF et les collectivités,
-
et d’une transparence totale sur les autorisations de coupe délivrées.
🌿 Préserver le vivant, pas seulement le bois
Une forêt n’est pas qu’un stock de bois.
C’est un écosystème complet où chaque élément compte : les arbres, les champignons, les oiseaux, les insectes, les sols, les sources, les mares…
Détruire cet équilibre, c’est mettre en péril tout un réseau de vie.
Les forêts jouent aussi un rôle clé dans la lutte contre le changement climatique : elles stockent le carbone, limitent les inondations et rafraîchissent nos territoires.
Les protéger, c’est agir pour le climat, pour la biodiversité et pour notre qualité de vie.
🌱 Ce que nous demandons
Notre plaidoyer “La forêt privée en danger” formule plusieurs propositions concrètes :
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Renforcer la surveillance des coupes et exportations, notamment de bois précieux (chênes, hêtres, frênes).
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Créer un registre public des exploitations forestières dans chaque département.
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Intégrer la biodiversité forestière dans les documents d’urbanisme (PLU, SCOT, trames vertes et bleues).
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Soutenir les propriétaires responsables qui gèrent leurs forêts de façon durable.
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Mieux associer les citoyens et les associations aux décisions locales sur la gestion des espaces naturels.
🌱 Nos 13 propositions pour protéger durablement la forêt privée
Afin de renforcer la protection du patrimoine forestier et de rétablir la confiance entre les acteurs, notre association a formulé 13 propositions concrètes dans son plaidoyer :
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Renforcer les contrôles sur les coupes et les exploitations forestières par la DDT et la gendarmerie environnementale.
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Créer un registre public des coupes de bois (date, superficie, essence, entreprise exploitante).
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Rendre obligatoire la déclaration préalable de coupe pour toute exploitation en forêt privée, même inférieure aux seuils actuels.
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Interdire l’exportation de bois bruts rares ou anciens sans autorisation environnementale spécifique.
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Renforcer les sanctions pénales pour les coupes illégales et les atteintes aux habitats protégés.
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Former et spécialiser davantage les agents des DDT, de l’OFB et des gendarmeries rurales sur les infractions environnementales.
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Rendre publiques les décisions de justice relatives aux infractions forestières pour garantir la transparence.
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Associer les associations locales agréées à la surveillance des massifs forestiers et à la remontée d’alertes.
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Intégrer la protection des forêts dans les documents d’urbanisme (PLU, SCOT, trames vertes et bleues).
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Encourager les propriétaires responsables à adopter des pratiques de gestion durable via des incitations fiscales et techniques.
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Valoriser la biodiversité forestière dans les politiques locales, au même titre que le patrimoine bâti.
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Créer une cellule départementale de suivi des forêts privées, regroupant DDT, OFB, ONF, élus et associations.
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Renforcer la coopération entre les préfectures et les parquets pour assurer un traitement rapide des infractions environnementales.
Ces mesures visent à prévenir plutôt qu’à réparer, en redonnant à la forêt sa vraie valeur : celle du vivant, et non du profit.
📥 Téléchargez le plaidoyer complet
Ce document de référence, adressé à la Préfecture, à la DDT et aux parlementaires des Yvelines, détaille les constats de terrain, les manquements observés, et les mesures que nous jugeons indispensables pour préserver la forêt privée française.
Il constitue un appel à la responsabilité collective et un outil d’information citoyenne, afin que chacun puisse comprendre les enjeux et agir à son échelle.
🌍 Une démarche citoyenne et responsable
Notre plaidoyer ne s’oppose pas à la gestion forestière, il invite à la rendre plus respectueuse, transparente et équilibrée.
Les propriétaires forestiers eux-mêmes peuvent être acteurs de la préservation, à condition d’être accompagnés et soutenus.
Nous demandons un changement de regard :
👉 considérer la forêt comme un écosystème vivant, non comme un simple gisement de bois.
👉 faire de la transparence et du contrôle les piliers d’une politique forestière moderne et exemplaire.
💚 Ensemble, défendons nos forêts vivantes
La forêt n’est pas un décor : c’est un monde habité. C’est une réserve de vie, de mémoire et de beauté, qui mérite mieux que l’oubli ou le profit rapide.
Notre association continuera d’agir, d’enquêter et d’alerter pour que les forêts des Yvelines restent un bien commun vivant.
Soutenir ce plaidoyer, c’est défendre la nature, la loi et le droit de vivre dans un environnement préservé.

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