Mon Pépé avait raison !
Mon Pépé, Président du Tribunal de Grande Instance de Verdun, doit ce soir se retourner dans sa tombe !
Pire encore, il a sans doute avalé sa pastille Valda de travers en lisant comme moi, ces mots reçus d’un député :
"Il semble qu'aucune décision ne sera prise avant les élections municipales, ce qui, certes, est regrettable mais était prévisible."
Quelle cruelle déception… Pourquoi notre quête de justice environnementale devrait-elle souffrir la fin des élections municipales ?! Parce que si mon Pépé avait raison, en France, il y aurait bien séparation entre JUSTICE et POLITIQUE n’est-ce-pas ?
Depuis 2014 des associations de défense de l’environnement alertent le Maire d’une commune, sur des déboisements sauvages de parcelles situées dans des zones naturelles sensibles, protégées dont des massifs boisés de plus de 100 hectares et dans des zones de continuité écologique, si importantes pour la faune et la flore.
En vain…
Alors il y a un an, un collectif d’associations a fait parvenir deux alertes sérieuses sous forme de dossiers bien détaillés à tous les services de l’Etat censés protéger l’environnement et faire respecter les lois de l’urbanisme, ainsi qu’à tous les élus jusqu’au plus haut niveau.
En vain…
Alors, en dernière solution, ces associations ont été contraintes de déposer plainte contre X espérant obtenir justice pour l’environnement. Notons au passage que les frais de justice sont intégralement pris en charge par les adhérents de ces associations !
OUI ! Il est bien pire que regrettable voire effrayant de découvrir qu’en 2020, en France, il nous faille gentiment attendre les élections municipales pour le retour de l’Etat de Droit ! Et même si un préfet nous « invite à rester prudent dans le contexte pré-électoral », contexte qui ma foi dure depuis bientôt six ans, je ne peux m’empêcher cette imprudence, celle de penser affectueusement à mon Pépé, si attaché aux justes et nobles causes et à l’indépendance de la justice !
Comme il serait peiné de découvrir qu’en grattant à peine du bout de l’ongle nous risquions de faire tomber un peu le vernis de notre fragile démocratie. ....